Jacques de Tonnancour

Natif de Montréal, Jacques de Tonnancour est tour à tour critique d’art, auteur, peintre, enseignant, photographe et collectionneur d’insectes. Balançant entre l’art et la science dès son plus jeune âge, il entre à l’École des beaux-arts de Montréal à 20 ans et en ressort trois ans plus tard avec fracas, insatisfait de l’académisme qui y règne. Il poursuit sa formation sous la direction d’Arthur Lismer, membre du Groupe des Sept, et adhère à la Société d’art contemporain. Il est également très influencé par William Goodridge Roberts, peintre dont il rédige d’ailleurs la monographie. À son retour d’un séjour au Brésil en 1945-1946, il se tourne vers la nature morte et la représentation de personnages sous l’influence de Pellan, Matisse et Picasso. Opposé à toute forme de dogmatisme esthétique et à une définition trop étroite de l’avant- garde en peinture, il publie avec Pellan le manifeste Prisme d’yeux (1948). De Tonnancour se remet au paysage au milieu des années 1950 après avoir délaissé la peinture pendant quatre ans. Ses travaux versent graduellement dans l’abstraction à partir des années 1960, l’artiste ayant adopté le collage comme mode d’expression. De Tonnancour commence à enseigner à l’École des beaux-arts de Montréal en 1954, puis à l’Université du Québec à Montréal en 1969. Ayant pris sa retraite de l’enseignement en 1982, il abandonne la peinture pour se consacrer avec succès à sa passion pour l’entomologie. Parmi ses nombreuses distinctions, De Tonnancour a été fait officier de l’Ordre du Canada en 1979 et officier de l’Ordre national du Québec en 1993. Il a reçu la Médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II en 2002.