À la fin des années 1960, Norman Bluhm amorce une importante transformation sur le plan critique. Tout en reconnaissant le rôle essentiel qu’a joué l’École de New York (en particulier Willem de Kooning et Franz Kline) dans l’évolution de son esthétique, il commence déjà à remettre en question les limites de l’expressionnisme abstrait. C’est ainsi qu’il retourne au dessin de nus, ce qui s’inscrit dans la continuité de sa formation, Bluhm ayant étudié l’art et l’architecture auprès de Mies van der Rohe, puis les beaux-arts à l’Accademia di Belle Arti de Florence, en Italie, et à l’École des beaux-arts de Paris, en France. Il se met aussi à introduire des références d’histoire de l’art dans ses peintures. Au cours des années 1970, ses coups de pinceau rectilignes s’adoucissent pour décrire des courbes féminines abstraites qui ne sont pas sans rappeler la tradition occidentale des nus couchés. Avec des couleurs de plus en plus saturées et des titres d’œuvre tirés de la mythologie grecque, comme Aphrodite, Niobe et Persephone, il est désormais tourné vers la féminité et le classique.