Serge Lemoyne

1941 - 1998

Serge Lemoyne est né à Action Vale, au Québec, en 1941. Artiste multidisciplinaire et enfant terrible de l’art contemporain au Québec, Lemoyne entretient un rapport engagé avec l’art tout au long de sa fulgurante carrière. Dès le milieu des années 1960, il occupe une place prépondérante sur la scène artistique québécoise. Il expérimente et se réinvente sans cesse au fil des multiples happenings, événements artistiques et improvisations picturales auxquels il prend part ou qu’il initie lui-même. Lemoyne se considère d’abord comme un chercheur de nouvelles formes d’expression plastique, animé par le principe du jeu et par le désir d’inscrire l’art dans la culture populaire. C’est cette dernière visée qui est incarnée dans l’emblématique cycle Bleu, Blanc, Rouge, cycle qui s’étend sur une décennie entière, soit de 1969 à 1979; une référence directe au club de hockey des Canadiens de Montréal. Avec cette série-fleuve, Lemoyne repense le référent sportif d’un point de vue formaliste en s’appuyant sur la thématique tricolore et l’observation du hockey afin de réinventer les motifs du jeu « dans le champ de la peinture pop en tant que supports ». Cette volonté d’effacer les frontières entre la vie et l’art prend forme lors d’une performance picturale organisée en 1969 à la galerie 20-20 de London, en Ontario, sous l’invitation de l’artiste visuel Greg Curnoe. Lemoyne a alors l’idée de transformer la galerie en patinoire de hockey, mobilisant les bandes et les baies vitrées comme support à peinture, s’activant au rythme des commentaires de René Lecavalier pendant le match opposant les Canadiens de Montréal aux Maple Leafs de Toronto.

Les séries Pointes d’étoile (1977-1978), Les Étoiles (1979) et Période supplémentaire (1980) marquent la transition entre la décennie Bleu, blanc, rouge (1969-1979) et un corpus d’œuvres résolument tournées vers la figure géométrique, la matérialité et la thématique architecturale. Ce corpus témoigne admirablement bien du virage esthétique qui s’opère, notamment par le traitement des surfaces, qui ouvre sur une nouvelle démarche proprement picturale. Suivent de près les séries Théâtre, Rideau et Super-position, puis Intersection, Triangle et Triangulation, toutes réalisées en 1982, qui donnent lieu à de riches variations entre tachisme et abstraction géométrique, entre espace illusionniste et espace perspectiviste. Durant cette période, Lemoyne prépare l’amorce d’un cycle thématique autour de son atelier intitulé La maison (1985). Ses dernières productions vont culminer avec Hommage à Matisse (1996-1997) et Trous noirs (1997-1998), peintes avant qu’il meure d’un cancer foudroyant en 1998, à l’âge de 57 ans.

Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections publiques et privées, notamment, au Musée des beaux-arts de Montréal, au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée d’art contemporain de Montréal, Au Musée régional de Rimouski, au Musée du Bas-Saint-Laurent et au Musée des beaux-arts de Sherbrooke.






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