Walasse Ting

Quand il arrive à Paris au début de la vingtaine, sans le sou, sans contacts et sans aucune connaissance du français, Ting Hsiung-ch’uan ignore tout de l’art occidental. Il vit dans la misère tout en découvrant le travail des expressionnistes. Par admiration pour Henri Matisse, il remplace la dernière syllabe de son surnom traditionnel, Hua La Si (« gâté »), par les trois dernières lettres du nom du peintre, d’où l’appellation « Walasse ». Si la rencontre de Pierre Alechinsky et d’autres anciens membres de CoBrA est déterminante, sa fortune tourne véritablement quand il s’établit à New York en 1959, époque où l’expressionnisme abstrait bat son plein. Ting fait la connaissance de Sam Francis et réussi enfin à vendre des toiles. Toutefois, c’est seulement dans les années 1970 qu’il adopte la figuration (avec une prédilection pour les femmes, les fleurs, les oiseaux et les chats) et qu’il perfectionne le style qui fera sa renommée, c’est-à-dire des aplats d’acrylique aux couleurs vives, voire fluorescentes, délimités par des traits dérivés de la calligraphie chinoise. En 1981, cette quête de couleurs exotiques l’amène jusqu’à Tahiti sur les traces de Paul Gauguin. Ting est une figure incontournable du milieu de l’art des États-Unis, dont il devient entre-temps citoyen, et ses œuvres font le tour des grands musées du monde. Après le décès de sa femme en 1986, il partage son temps entre Amsterdam et New York, où il s’éteint en 2010.