Parfois qualifiée, à tort ou à raison, d’art naïf, d’art brut ou d’art populaire, l’oeuvre d’Arthur Villeneuve ne s’inscrit dans aucun des grands mouvements ayant marqué le Québec du 20e siècle. C’est en 1946 qu’il réalise ses premiers dessins dans un cahier d’écolier. Onze ans plus tard, il abandonne son métier et entreprend de peindre l’entièreté des murs intérieurs, des plafonds et de la façade de sa maison du « Bassin », quartier populaire de Chicoutimi (aujourd’hui Saguenay), soit une surface de quelque 510 mètres carrés. C’est ainsi que, durant presque deux ans, il travaille jusqu’à 100 heures par semaine à l’élaboration de fresques colorées représentant l’histoire et les attraits de sa région, de même que des sujets fantaisistes. En 1959, il commence à accueillir les visiteurs dans sa demeure. Il est remarqué par le peintre Stanley Cosgrove, qui le fait connaître au grand public. Car outre la maison, qui fait l’objet d’un court métrage de l’Office national du film du Canada en 1964, l’oeuvre prolifique de Villeneuve se compose de près de 4 000 tableaux et 2 000 dessins. Le Musée des beaux-arts de Montréal lui consacre une rétrospective en 1972. La même année, l’artiste reçoit l’Ordre du Canada. En 1994, soit quatre ans après la mort de Villeneuve, la célèbre maison est transportée au musée régional La Pulperie de Chicoutimi.