Au début des années 1960, Jean-Paul Mousseau entre dans une nouvelle période sur le plan artistique. Ce fervent partisan de la démocratisation de l’art gravite autour des applications de celui-ci dans le domaine de l’architecture, de la décoration d’intérieur et du design des objets. Il se lance à fond dans l’expérimentation de nouveaux matériaux en s’intéressant plus particulièrement aux propriétés de la lumière et de la couleur et s’inscrit d’ailleurs à un cours intitulé « couleur et science » au Massachusetts Institute of Technology. C’est alors qu’il commence à travailler la fibre de verre translucide, qu’il imprègne de résine de plastique colorée. Cette technique lui sert à fabriquer une série de lampes dont Guy Viau dira qu’elles sont « non seulement des objets utilitaires, mais de véritables sculptures lumineuses dans l’espace » (Ellenwood, Égrégore : Une histoire du mouvement automatiste de Montréal, Montréal, Kétoupa Édition, 2014). Version moderne de l’art traditionnel du vitrail, ces oeuvres innovantes qui brouillent la frontière entre beaux-arts et arts appliqués sont conformes à la conviction de l’artiste que l’art doit évoluer main dans la main avec la science et la technologie.
En 1960, Mousseau remporte le premier prix dans la catégorie « design industriel » au concours artistique annuel de la Province de Québec avec une de ses sculptures lumineuses. Certaines de ses oeuvres similaires font partie des collections permanentes du Musée national des beaux-arts du Québec et du Musée de la civilisation de Québec.