Câest en 1921, Ă Kielce, en Pologne, que Gershon Iskowitz voit le jour. Bien quâil manifeste trĂšs jeune un vif intĂ©rĂȘt pour les arts visuels, il ne reçoit pas de formation officielle dans sa jeunesse. Quand la DeuxiĂšme Guerre mondiale Ă©clate, Iskowitz croit son rĂȘve dâĂ©tudier Ă lâAcadĂ©mie des beaux-arts de Varsovie parti en fumĂ©e. Mais en 1947, aprĂšs avoir survĂ©cu Ă prĂšs de six ans de dĂ©tention en camps de concentration, son rĂȘve se rĂ©alise et il entre Ă lâAcadĂ©mie des beaux-arts de Munich.
En 1949, Iskowitz immigre Ă Toronto. Pendant les dix annĂ©es qui suivent, sa vision artistique Ă©volue. Son univers lugubre, habitĂ© de terrifiants souvenirs de guerre se transforme peu Ă peu, faisant place Ă une expression nouvelle, optimiste, nourrie de son expĂ©rience dans son pays dâaccueil. Sous lâinfluence dĂ©terminante du paysage, la reprĂ©sentation douloureuse du passĂ© se transforme donc en une vision dynamique du prĂ©sent. Unique et trĂšs personnel, le regard dâIskowitz sur le paysage canadien a trouvĂ© Ă sâincarner dans une utilisation exubĂ©rante et joyeuse de la couleur et de la lumiĂšre. Ă partir du milieu des annĂ©es 1960, le nord du Canada devient la plus grande source dâinspiration du peintre, qui conservera le dynamisme et lâurgence de la couleur comme principal mode dâexpression.
DĂšs 1964, Iskowitz expose ses oeuvres Ă la Gallery Moos, Ă Toronto. En 1972, importante marque de reconnaissance, il est lâun des deux artistes choisis pour reprĂ©senter le Canada Ă la trente-sixiĂšme biennale de Venise. Une rĂ©trospective de son oeuvre, tenue dâabord Ă lâArt Gallery of Ontario en 1984, a voyagĂ© dans tout le Canada, et a mĂȘme Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă la Maison du Canada, en Angleterre. De concert avec lâAGO, la Fondation Gershon Iskowitz remet chaque annĂ©e un prix au nom de lâartiste.