Entre 1961 et 1967, Michael Snow réalise une importante série d’oeuvres intitulée Walking Women Works, représentant la démarche d’une silhouette féminine. Cette série fait appel à divers médiums, supports et techniques (peinture, photographie, sculpture) pour interpréter le motif sous différents angles. Dans Green Skirt (1962), la figure esquissée en tons bleus et verts est focalisée sur le bas du corps, accentué par un mouvement cadencé, sensuel et gracieux, ainsi qu’un doux balancement des bras. Robert Enright écrit à ce sujet : « La série Walking Woman Works que [Snow] a présentée pour la première fois à Toronto en 1962 à la Isaacs Gallery, a occupé son attention pendant une grande partie des années qu’il a passées à New York. Elle constitue – encore aujourd’hui – une image dont la puissance iconographique rappelle les Great American Nudes de Wesselmann et les femmes aux dents proéminentes peintes par de Kooning, bien que cette série ne soit ni provocante ni systématiquement érotisée. Snow a fait appel à cette femme qui marche dans d’innombrables oeuvres, à savoir quelque 200 pièces au total, toutes réalisées avant qu’il ne la mette à la retraite, en 1967, dans son film Wavelength. » (Nous traduisons) Cette série-fleuve parvient à transcender un sujet à la fois simple et énigmatique par des effets de répétition, de variation et de contrepoint qui marqueront fortement l’imaginaire et l’art contemporain canadien. Green Skirt est incontestablement l’une des oeuvres dominantes de cette série.