Le bal du monde (1992) fait partie du corpus réalisé entre 1989 et 1993 par Jean‑Paul Jérôme dans son atelier de Varennes, au Québec. Il s’agit d’une période que l’artiste qualifie de charnière avec celle des premiers Plasticiens, survenue en 1955. En effet, dans le court métrage qui lui est consacré, Jean‑Paul Jérôme : La couleur, la lumière, la forme, le peintre renchérit sur l’importance de ces années de réclusion, où la peinture s’abandonne aux couleurs vives et complémentaires, dans un style inspiré de la période plasticienne et du pop art. Tel que souligné dans la notice biographique de l’artiste dans le catalogue d’exposition Les plasticiens et les années 1950/60, « Jean‑Paul Jérôme a renoncé à l’esthétique plasticienne vers 1957 lors de son séjour à Paris, marqué par la montée de l’abstraction lyrique. En fin de carrière, il s’est remis à une abstraction géométrique complexe et haute en couleurs ».
Peintre, dessinateur et sculpteur, Jean‑Paul Jérôme étudie auprès de Stanley Cosgrove à l’École des beaux‑arts de Montréal jusqu’en 1951. En 1955, il cosigne le Manifeste des Plasticiens et devient cofondateur du mouvement. Après un bref séjour à Paris de 1956 à 1958, durant lequel il fréquente notamment Hans Hartung, Alberto Giacometti, Martin Barré, Jean Dewasne et Victor Vasarely, il retourne au Canada et se voit confier une charge d’enseignement en arts plastiques au sein de l’institution qui l’a formé, poste qu’il quittera en 1972 pour se consacrer entièrement à son oeuvre. Jérôme est élu membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1978.