Câest en 1966 que Jean Paul Riopelle intĂšgre la cĂ©lĂšbre Galerie Maeght Ă Paris et fait la dĂ©couverte de leurs ateliers dâimprimerie sis sur la rue Daguerre. Dans ce lieu mythique de lâĂ©dition dâart en France, Riopelle frĂ©quente de nombreux artistes, tels que Giacometti, Calder et MirĂł. En plus de faire des rencontres stimulantes, il explore diverses techniques dâestampe, ses essais et rejets retenant tout particuliĂšrement son attention. Lâartiste semble en effet plus fascinĂ© par ce quâil trouve dans les marges du processus que par le processus lui-mĂȘme, y voyant un potentiel de crĂ©ation inouĂŻ.
DĂšs 1967, Riopelle produira plus dâune trentaine de lithographies dans cet atelier, notamment les suites Feuilles et Jutes, sans oublier le fameux Album 67. Ses tirages gĂ©nĂšrent une quantitĂ© importante dâĂ©preuves rejetĂ©es, de chutes et de macules. Lâartiste fait preuve dâaudace et dâingĂ©niositĂ© en rĂ©cupĂ©rant les papiers encrĂ©s, quâil dĂ©coupe, plie, dĂ©chire et assemble en de superbes collages. Pour Riopelle, lâassemblage est au collage ce que le geste est Ă la peinture : une source de possibilitĂ©s infinies.
Paradisier fait partie de la quarantaine dâoeuvres uniques produites durant cette pĂ©riode, laquelle a manifestement influencĂ© lâartiste tout au long de sa carriĂšre.