Roberto Pellegrinuzzi s’intéresse à la photographie en tant que discipline, matériau et discours en explorant sans cesse son histoire, ses procédés et ses propriétés. Ainsi, dès ses premiers travaux, il s’emploie typiquement à décomposer les images en divers plans pour ensuite les réassembler sur différents supports, si bien qu’elles se déstructurent et se restructurent en fonction de l’angle sous lequel on les observe. Avec l’avènement du numérique, Pellegrinuzzi est en mesure d’intervenir directement dans les images, qu’il sépare en suivant des réseaux et des motifs. Depuis 1985, ses oeuvres ont fait l’objet de plus d’une cinquantaine d’expositions individuelles en Amérique du Nord et en Europe, y compris, en juin 1999, à la prestigieuse Maison européenne de la photographie de Paris, où la série Les Écorchés fut présentée. Pour chacun de ces portraits démesurés aux yeux fermés, « ce sont 63 photos, par bandes de 7 à l’horizontal et de 9 à la verticale, qui, telles un puzzle, reconstituent le visage humain. L’ensemble se caractérise par un rendu très dur, aux gris métalliques, aux noir profonds, au grain implacable ne faisant fi d’aucun détail. Les pores, parfois un peu trop béants pour flatter le modèle, de la peau un peu moite, le petit duvet devenu assez sombre sous cet éclairage sans pitié ; l’image ne nous fait grâce de rien. Cette extrême précision est une des caractéristiques les plus connues de Roberto Pellegrinuzzi. » (Louise Déry, commissaire de l’exposition présentée dans le cadre du Mois de la Photo à la Galerie de l’UQAM, à l’automne 1999)