Natif de QuĂ©bec, Frederick Simpson Coburn a menĂ© une carriĂšre lucrative dâillustrateur Ă Anvers de 1890 jusquâau dĂ©but de la PremiĂšre Guerre mondiale. Sâil habitait Anvers, câest toutefois au Canada quâil se rendait inĂ©luctablement pour ses vacances et il a passĂ© plusieurs Ă©tĂ©s sur la CĂŽte-de-BeauprĂ© en compagnie de Maurice Cullen Ă la fin des annĂ©es 1890. Câest ce dernier qui lâa encouragĂ© Ă dĂ©laisser son travail dâillustrateur pour sâadonner entiĂšrement Ă la peinture. AprĂšs son retour dĂ©finitif au QuĂ©bec en 1914, Coburn Ă©crit Ă un ami : « Jâai violĂ© le sabbat hier en allant dans les bois⊠(CâĂ©tait la premiĂšre fois de ma vie que je peignais un dimanche.) La journĂ©e Ă©tait si belle et les effets de la neige, si Ă©tonnants. » Ce sera le premier dâune longue sĂ©rie de dimanches pendant lesquels lâartiste se consacrera religieusement Ă la peinture.
Contrairement aux paysages dĂ©serts du Groupe des Sept, les oeuvres de Coburn tĂ©moignent de son enthousiasme pour les activitĂ©s et la prĂ©sence de lâhumain dans la nature. Sunday Outing dĂ©peint une scĂšne dâhiver lumineuse, enjouĂ©e et invitante, oĂč lâon voit un couple qui prend lâair au retour de lâĂ©glise. Lâombre, qui sâĂ©tend dĂ©jĂ sur une bonne partie du chemin, nous rappelle gentiment de profiter du soleil pendant les courtes journĂ©es hivernales. Un chien fidĂšle bondit devant le robuste cheval canadien qui tracte avec assurance la calĂšche dans la brise fraĂźche. Coburn, en fin observateur de la race Ă©quine, a mĂȘme peint avec tendresse les sabots du cheval qui soulĂšvent sur leur passage la neige poudreuse.