C’est en octobre 1953 que Marcelle Ferron quitte Montréal pour se rendre à Paris avec ses trois filles. Lors de ses premières années européennes, « Ferron multiplie les voyages qui la mènent notamment dans les Balkans, en Grèce, en Italie et dans les Pays‑Bas, où elle découvre de nouvelles lumières ». Le séjour de l’artiste en France, où elle demeure jusqu’en 1965, joue un rôle déterminant dans l’essor fulgurant de sa carrière. Le don d’un lot de pigments par un mécène, dans la seconde moitié des années cinquante, est à l’origine d’une transition dans son esthétique picturale. L’année 1958 s’ouvre sur une participation à l’exposition New Talents in Europe présentée à la University of Alabama Art Gallery, aux États‑Unis, suivi, à la fin mars, d’une exposition de peintures récentes à la Galerie Denyse Delrue qui, avec la Galerie Agnès Lefort, deviennent de véritables alliées dans le maintien d’une visibilité au Québec. En août, elle participe à une exposition organisée par l’Association des artistes non figuratifs de Montréal, dont l’événement a lieu au Musée des beaux‑arts de Montréal. À l’automne, Ferron prend part, en compagnie de Borduas et de Riopelle, à l’exposition Canadians Painting in Europe présentée à la Jordan Gallery à Toronto.