Sans titre (1953) affiche un style all over qui sâinscrit dans la lignĂ©e automatiste de plusieurs petites huiles sur Masonite peintes durant la mĂȘme pĂ©riode, rĂ©alisĂ©es en une seule sĂ©ance Ă lâaide dâune spatule Ă©troite. Ce corpus vibrant et expressif, Ă dominante rouge, jaune et verte, est constituĂ© des premiers travaux de Guido Molinari avant sa pĂ©riode tachiste et hard-edge. Tel que le souligne Denise Leclerc dans la notice biographique de lâartiste du catalogue Les Plasticiens et les annĂ©es 1950/60, « parallĂšlement Ă sa production en hard-edge, Guido Molinari a conservĂ© une expression plus gestuelle, dans son oeuvre sur papier notamment. » En effet, Sans titre (1957), gouache sur papier, pose les prĂ©misses des changements qui auront cours sur toile et qui conduiront aux tableaux Ă bandes verticales des annĂ©es 1960. « La vĂ©ritable rupture a commencĂ© Ă se produire sur papier, en 1955. En suivant la sĂ©quence des petits dessins en noir et blanc jusquâaux dessins de plus grand format de 1956, on remarque comment, alors quâils Ă©taient intuitifs et organiques, encore tachistes, ils deviennent de plus en plus structurĂ©s, jusquâĂ se rĂ©soudre en une gĂ©omĂ©trie brusque, aux contours flous », Ă©crit Roald Nasgaard.