William Perehudoff a grandi en Saskatchewan, où les prairies s’étalent à perte de vue et où le climat rigoureux exerce son emprise sur les habitants. De la même façon, les grandes toiles horizontales de ce peintre servent de point de réflexion et d’autodétermination. Des bandes de vert luxuriant, de bleu cobalt et d’ocre brûlé, comme balayées par le vent, butent contre un fond blanc neige.
Perehudoff est un homme d’une remarquable discipline, et ce, dans tous les aspects de sa vie. En travaillant d’arrache-pied comme agriculteur et peintre, il met suffisamment d’argent de côté pour aller étudier au Colorado, à New York et en Angleterre. Cependant, il demeure fidèle aux prairies et rentre dans sa Saskatchewan natale au lieu de s’expatrier à New York, où convergent les autres peintres abstraits. Judicieuse décision, car Saskatoon est sur le point de devenir un terreau du modernisme, avec la tenue d’ateliers artistiques à Emma Lake. Aux ateliers d’Emma Lake, Perehudoff tisse des liens avec des personnalités importantes du milieu international de l’art, comme Kenneth Noland, Jules Olitski et Clement Greenberg. Ce dernier, polémiste notoire, fait l’éloge du travail de Perehudoff, qu’il encourage dans sa passion de toute une vie pour la théorie des couleurs.
Perehudoff est membre de l’Académie royale des arts du Canada et a reçu l’Ordre du Canada, l’Ordre du mérite de la Saskatchewan et la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II pour son importante contribution à l’avancement de l’art au Canada. En 2011 et 2012, une rétrospective de son oeuvre, L’optimisme de la couleur, est présentée un peu partout au pays.