Né à Vancouver, Kazuo Nakamura s’est intéressé toute sa vie au concept de l’universalité, c’est-à-dire le caractère de ce qui est vrai ou approprié dans toutes les situations. Tout en appartenant au Groupe des Onze, Nakamura, en raison de ses origines canado-japonaises, apporte des expériences fondamentales différentes de celles de ses pairs modernistes.
Sa vision de l’abstraction est à bien des égards plus méthodique et plus précise que celle de ses contemporains canadiens. De plus, ses références directes à la science et au monde naturel vont à l’encontre du principe de non-objectivité qui s’applique habituellement à la peinture abstraite. Il aime peindre en séries, mais se consacre à plusieurs séries en même temps afin de préserver la souplesse de son esprit. Cette démarche non linéaire n’est pas très répandue en peinture, la plupart des artistes préférant se concentrer sur une seule idée avant de passer à la suivante. Quelle que soit la série, l’oeuvre de Nakamura demeure ancrée dans la science et la nature, deux concepts qui le préoccupent durant toute sa carrière.
Le titre Conic Structure fait allusion aux traits courbes qui divisent la toile en trois. La peinture, vaguement cartographique, marie la pensée mathématique aux masses naturelles des continents qu’elle représente. Le quadrillage rappelle les études en perspective, en particulier leurs balbutiements au début de la Renaissance avec Duccio, artiste que mentionne Nakamura dans son explication des « modèles universels fondamentaux dans l’art et la nature » [nous traduisons].
La toile Conic Structure faisait partie d’une exposition posthume de l’oeuvre de Nakamura intitulée Nakamura : A Human Measure, présentée par le Musée des beaux-arts de l’Ontario en 2004.