Les superbes scènes d’église en ruines réalisées par Marc Séguin portent littéralement le poids du passage de la vie à la mort : celui des cendres, matière résiduelle qui subsiste après la destruction et de laquelle se dégage l’aura des disparus. Manon Regimbald, historienne de l’art, établit une parenté entre le travail de l’artiste et celui de Betty Goodwin, d’Anselm Kiefer et de Joseph Beuys. Elle écrit à juste titre que « s’ouvre [dans l’oeuvre de Séguin] un monde de l’intériorité recouvert d’empreintes fantomatiques […] qui après avoir réalisé la vanité de toutes les échappatoires risque de s’effondrer ».
Né à Ottawa, en Ontario, Séguin partage aujourd’hui sa vie et sa pratique entre Hemmingford et New York. Depuis sa première exposition solo en 1996, suivie un an plus tard d’une participation à l’exposition collective De fougue et de passion au Musée d’art contemporain de Montréal, Séguin multiplie les expositions au Canada et à l’étranger. Ses peintures, estampes et gravures, qui défient toute forme de statu quo et flirtent avec les thèmes de la violence, de la mort et de la terreur, se retrouvent dans de nombreuses collections publiques, privées et muséales, y compris celles du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal et du Musée national des beaux-arts du Québec. Artiste multidisciplinaire, Séguin publie en 2009 un premier roman, La foi du braconnier (Leméac, Prix littéraire des collégiens du Québec), puis enchaîne avec Hollywood en 2012 (finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général) et Nord Alice en 2015. En 2016, son premier long métrage, Stealing Alice, est présenté en première au Festival du nouveau cinéma, à Montréal.