À l’automne 1942, Jean Paul Riopelle s’inscrit à l’École du meuble de Montréal pour y perfectionner ses connaissances en ébénisterie et en décoration. Bien qu’il peigne très peu à cette époque, il rencontre Paul-Émile Borduas, alors professeur de dessin, ainsi qu’un groupe de jeunes camarades qui seront à l’origine du mouvement automatiste. En 1944, il visite l’exposition Cinq siècles d’art hollandais à la Galerie des arts de Montréal. Ses idées esthétiques, alourdies d’académisme, s’en trouvent secouées. Il se rapproche alors du groupe de Borduas et de son approche avant-gardiste imprégnée de liberté.
En 1946, Riopelle quitte l’École du meuble et sa production devient résolument abstraite. Partageant un atelier avec Jean-Paul Mousseau, il produit, au cours de cette année, plus d’une centaine d’encres et d’aquarelles. Sans titre illustre bien cette production fébrile dans laquelle Riopelle se libère de toutes ses contraintes académiques, ce qui se manifeste par un tracé souple et vigoureux à l’encre noire sur fond aquarellé aux tonalités chaudes. Cette production établira de façon définitive les bases de son oeuvre.
Toujours en 1946, à New York puis à Montréal, le peintre participe aux premières expositions du groupe réuni autour de Borduas. Cette année-là, il se rend aussi en France. À son retour en sol québécois, il se marie à Françoise Lespérance, avec qui il s’installera plus tard à Paris.