En février 1956, William Paterson Ewen a droit à une première exposition individuelle à la Parma Gallery de New York, galerie d’art qui intégrera le travail de l’artiste à l’exposition collective Modern Canadian Painters l’automne de la même année. Dans une entrevue accordée à Greg Curnoe le 18 mars 1969, Paterson Ewen fait part de ses récentes allégeances plastiques, davantage tournées vers l’expressionnisme abstrait, influence que l’on retrouve dans la gouache sur papier Sans titre (1956) et qui prend la forme d’un « agencement non objectif de taches et de lignes sur un seul plan » [nous traduisons], tel que le décrit Eleanor C. Munroe dans Art News au sujet d’un corpus d’oeuvres semblables.
Paterson Ewen est né à Montréal en 1925. En 1947, il s’inscrit au baccalauréat ès beaux-arts à l’Université McGill, où il étudie notamment le dessin auprès de John Lyman. L’année suivante, il entame une formation à la Montreal Museum School of Fine Art and Design, alors dirigée par Arthur Lismer du Groupe des Sept. Sa rencontre, en 1949, avec Françoise Sullivan, peintre, danseuse et signataire du Refus global, est déterminante dans sa carrière. Il est présenté aux Automatistes, qui, en 1950, l’invitent à prendre part à l’Exposition des rebelles. Bien qu’il se soit rapproché de ce groupe de peintres et, un peu plus tard, des Plasticiens, Paterson Ewen poursuit de manière singulière et inventive sa démarche, qui le conduit à renouer, dans les années subséquentes, avec la figuration et le paysage. Il est élu à l’Académie royale des arts du Canada en 1975 et représente le Canada à la Biennale de Venise en 1982. Il reçoit le prix national Jean-A.-Chalmers d’arts visuels en 1995 et le prix Gershon-Iskowitz en 2000. Ce succès est marqué par une importante exposition solo organisée par Matthew Teitelbaum au Musée des beaux-arts de l’Ontario, à Toronto, en 1996. En 2011, le même musée lui consacre une importante exposition, Paterson Ewen : Inspiration and Influence.