Cette gouache de Fernand Leduc provient d’une série d’oeuvres réalisées lors de séjours à l’île de Ré, en Charente (France), de 1950 à 1952. Ces séjours sont déterminants pour le peintre : il y découvre une luminosité nouvelle dont il voudra capter les effets de transparence et de transition. Ses recherches picturales autour de la verticalité, de l’horizontalité et de la ligne oblique le conduisent progressivement vers des compositions plus orthogonales. L’automatisme gestuel fera place à une agglomération de taches et de signes structurée par des rapports francs et dynamiques entre les plans colorés. Une pièce incontournable de cette série qui marque l’engagement de l’artiste vers des préoccupations picturales qui le suivront tout au long de sa carrière.
Né en 1916 à Viauville, au Québec, Leduc s’associe aux Automatistes durant ses études à l’École des beaux-arts de Montréal. Vers le milieu des années 1950, ses recherches picturales convergent vers la voie des Plasticiens. Son oeuvre fait l’objet de nombreuses rétrospectives depuis 1970. Le Musée des beaux-arts de Chartres et le Musée du Nouveau Monde de La Rochelle organisent, en 1985, une rétrospective de son oeuvre qui circulera aussi au Canada. Il reçoit le prix Louis-Philippe-Hébert en 1979, le prix Paul-Émile-Borduas en 1988 et le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques en 2007. Après avoir vécu de nombreuses années à Paris et en Italie, Leduc revient à Montréal en 2006, où il s’éteint en 2014.