Originaire de St. Thomas, en Ontario, Roland Poulin s’initie à l’art tardivement. À 22 ans, alors qu’il travaille comme aide-graphiste dans une agence de publicité, il accompagne un collègue au Musée des beaux-arts de Montréal, où il n’avait encore jamais mis les pieds. C’est pour lui une révélation. Il est marqué par un tableau de Paul-Émile Borduas, L’étoile noire (1957). C’est alors qu’il commence à dessiner, à peindre et à se documenter sur le Refus global. Ayant échoué au concours d’admission de l’École des beaux-arts de Montréal, il s’inscrit aux cours du soir jusqu’à ce qu’il puisse intégrer le programme régulier. Il obtient son diplôme en 1969 et entame une longue carrière d’enseignant qui lui permet de consacrer ses temps libres à l’art. Cependant, il délaisse la peinture au profit de la sculpture, travaillant d’abord le ciment, puis le bois et, plus tard, le bronze. De 1971 à 2001, il expose régulièrement au Québec, en Amérique du Nord ou en Europe. Poulin a reçu plusieurs distinctions au cours de sa carrière, dont le Prix du Gouverneur général du Canada en arts visuels et en arts médiatiques en 2005 et le prix Paul‑Émile‑Borduas du gouvernement du Québec en 2001. Il a notamment enseigné à l’Université Laval (Québec, 1973-1981) et au Département d’arts visuels de l’Université d’Ottawa (1987-2005). Il vit et travaille à Sainte-Angèle-de-Monnoir depuis 1986. Dans son travail abstrait, le scupteur incorpore des formes archétypales inspirées de lectures de Carl Jung et sonde des thèmes classiques tels que la vie, la mort, l’amour et le sacré.