Marcelle Ferron signe ici deux tableaux panachés – un petit et un moyen format, issus de la même période – où elle explore des registres contrapuntiques qui révèlent toute sa fascination pour la lumière. Ces deux oeuvres mettent de l’avant la richesse des matières et arborent la palette de couleurs pures et brillantes que l’artiste déploie au tournant des années 1960, comme un chant du cygne. En effet, Ferron se consacrera entièrement à l’art du vitrail de 1966 à 1973 avant de retourner à la peinture dans une tout autre facture.
La composition dramatique et introspective du tableau de 1961 semble émerger d’un noir scénique, laissant voir une peinture extrêmement vivante, presque chorégraphique. Les pourpres violacés, les noirs d’encre et les bleus de cobalt appellent la chute chromatique des orangés, cinabres et blancs qui se déroulent en un jeu de soierie faisant écho à un orientalisme fantasmé. (A. L.)