Marcelle Ferron signe ici deux tableaux panachés – un petit et un moyen format, issus de la même période – où elle explore des registres contrapuntiques qui révèlent toute sa fascination pour la lumière. Ces deux oeuvres mettent de l’avant la richesse des matières et arborent la palette de couleurs pures et brillantes que l’artiste déploie au tournant des années 1960, comme un chant du cygne. En effet, Ferron se consacrera entièrement à l’art du vitrail de 1966 à 1973 avant de retourner à la peinture dans une tout autre facture.
Le tableau de 1962 s’ouvre sur une masse végétale scindée en deux; le tronçon tacheté de jaune orangé paraît se détacher du froissement des matières aux tons acidulés, à l’image d’une éclosion sur fond blanc. Les traînées de spatule sont à la fois croquantes et ingénues, et ne manquent pas de fraîcheur même plus d’un demi-siècle après leur création. (A. L.)