Kazuo Nakamura naît à Vancouver en 1926 de parents japonais. Lui et sa famille feront partie des nombreux Canadiens d’origine japonaise internés dans les camps en Colombie-Britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1945, il part s’installer en Ontario et étudie le dessin publicitaire à Hamilton, puis à Toronto. En 1953, il participe à la fondation du Groupe des Onze. Dans son avant-propos de Painters Eleven d’Iris Nowell, Denise Leclerc écrit : « Ce regroupement d’artistes fut crucial au développement de la scène artistique torontoise, et finalement au développement de l’art canadien en général. »
Plusieurs estiment que les oeuvres les plus importantes de Nakamura sont celles de sa série String Paintings de 1957. C’est du moins l’opinion qu’émet Dennis Reid, conservateur du Musée des beaux-arts de l’Ontario, dans Concise History of Canadian Painting : « Ses oeuvres les plus superbement profondes sont ses peintures à ficelles. Peu d’oeuvres d’une simplicité aussi radicale ont été produites au Canada durant cette période – elles sont toutes, comme Waves de 1957, grandioses, infiniment subtiles. Elles n’offrent aucune échelle de mesure et, parallèlement, n’imposent aucune limite quant à leur signification. »
Untitled (Strings Removed) n’est pas conforme au reste de la série dans la mesure où les ficelles en ont été retirées. L’oeuvre dégage toutefois la même impression et possède le même esprit, la même subtilité que les autres tableaux, la structure en grillage qui les caractérise étant ici rendue par les rainures, empreintes laissées par les ficelles. On y retrouve de plus les mêmes surfaces jaunâtres produites à l’aide d’un mélange de térébenthine, d’huile de lin et de pigments bruns que l’artiste appliquait au lavis sur le gesso encore humide, enlevant ensuite l’excès de matière à la façon d’un graveur travaillant avec l’encre sur une plaque de cuivre. Untitled (Strings Removed), oeuvre remarquable et véritablement unique, est une occasion exceptionnelle pour le collectionneur averti. (Toutes les citations sont des traductions libres)