Vers la fin des années 1970, et plus particulièrement en 1977 et 1978, Riopelle produit une centaine de tableautins à l’huile et une trentaine de dessins à la pointe d’argent. Contraint de travailler assis à la suite d’une blessure au genou, l’artiste privilégie les petits formats, qu’il exécute avec la fougue et l’énergie qui le caractérisent. Dans cette série de petits tableaux parfois conçus en triptyques, on trouve des réminiscences de la série des Icebergs, comme c’est le cas dans Nouvelles impressions no 78 (1977), paysage stylisé aux couleurs somptueuses. Au centre du tableau sont rassemblés d’étroits empâtements appliqués à la spatule qui vont du vert de cadmium au bleu canard en passant par le jaune crème. Ce foisonnement végétal est cerné par des gris colorés, des blancs soyeux et des pointes de magenta pur qui encadrent littéralement l’éclat verdoyant. Riopelle signe ici un petit joyau qui a le même pouvoir magnétisant que ses grandes réalisations.