En février 1955, Jean-Paul Jérôme se joint à Jauran, Louis Belzile et Fernand Toupin et cosigne le Manifeste des Plasticiens. De 1956 à 1958, il séjourne à Paris. De retour au Canada, il s’installe à Montréal, où il continue de peindre de façon ininterrompue jusqu’à sa mort en 2004.
Autant Jérôme est influencé par les divers courants artistiques du début du 20e siècle tels que le cubisme, le futurisme, l’abstraction géométrique et l’avant-garde russe, autant son passage à Paris aura un impact majeur sur son oeuvre. À cette époque, il fréquente les artistes de la galerie Denise René, considérée comme la galerie phare de l’avant-garde en Europe. Ces artistes — principalement Richard Mortensen et Auguste Herbin — joueront un rôle déterminant tout au long de la carrière du peintre. Bien qu’elles soient pratiquement inconnues du grand public, les oeuvres issues de cette poussée montrent toute la maîtrise du peintre durant cette période qui donne naissance à une production éminemment personnelle basée sur l’introduction d’aplats de couleurs contrastées et habilement structurées. Sans titre (1995), acrylique peint sur un support découpé, se voit libéré, pour ainsi dire, de toute contrainte plastique. Les quatre échancrures exacerbent par ailleurs ce sentiment d’affranchissement, tandis que la planéité de la surface persiste. Il en ira tout autrement au cours des années suivantes, avec la construction des tableaux-reliefs.
Jérôme mérite à juste titre d’être reconnu comme un des principaux représentants contemporains de l’abstraction construite.