Composition (1960) est une des huiles produites par Marcelle Ferron lors d’un séjour à Paris de 1953 à 1965, période féconde et charnière durant laquelle l’artiste réalise certaines de ses oeuvres les plus abouties. Cette petite toile dynamisée par des coups de spatule met en scène la chute transversale de plans de couleurs. La composition découle de gestes souples et amples dont le jeu se complexifie dans les plus grands formats réalisés durant la même période. L’oeuvre a été acquise directement auprès de la fille de l’artiste par la collection particulière actuelle.
Marcelle Ferron occupe une place enviable dans le mouvement des Automatistes, elle qui joint sa voix au manifeste Refus global en 1948. Ce faisant, Ferron entre de plain-pied dans la lignée des femmes peintres qui défient le milieu patriarcal de la peinture, au même titre que Joan Mitchell et Lee Krasner, et s’impose comme une des figures incontournables de la modernité québécoise. En 1961, elle remporte la médaille d’argent à la Biennale de São Paulo. En 1972, elle est reçue membre de l’Académie royale des arts du Canada et en 1983, elle obtient le prestigieux prix Paul-Émile-Borduas. Au cours de sa carrière, l’artiste prendra part à de nombreuses expositions collectives d’envergure au Canada et à l’étranger et le Musée d’art contemporain de Montréal présentera deux rétrospectives de son oeuvre : Marcelle Ferron de 1945 à 1970, en 1970, et Marcelle Ferron, une rétrospective 1945-1997, en 2000.