Marcelle Ferron revient à la peinture vers 1985 sans avoir rien perdu de sa fougue. Le présent tableau, daté de 1988 et non titré, laisse voir un vaste plan de couleur rougeoyant surmonté d’un lavis bleuté ; le tout est séparé par un bras de terre verdoyante ainsi qu’une accumulation frénétique de traits et de taches noires, jaunes et turquoise. On pense instinctivement à une sorte d’hommage au Champ de blé aux corbeaux (1890) de Van Gogh ou encore, en raison de sa verticalité et de ses qualités calligraphiques, à une réminiscence des voyages de l’artiste en Chine et au Japon. Si quelques titres et compositions de cette époque – et de la décennie suivante – évoquent une certaine figuration, le langage pictural viscéral de l’artiste demeure celui de l’abstraction.