Dans Le jockey rouge (1961), on retrouve certains des motifs qui ont fait la renommée de Jean Paul Lemieux : espace infini, horizon incliné, personnage tronqué, figure au loin ou en bordure du cadre, puis le fameux cavalier. Vêtu ici d’un jersey orange, le jockey fait dos à la scène, bien en selle sur sa monture rutilante. Il semble se diriger vers la cavalière au veston blanc et à la chevelure dénouée, au loin. Le motif équestre traverse plusieurs périodes phares de l’œuvre de Lemieux (Le cavalier, 1964; Cavalier dans la neige, 1967; Cavalier au bord d’un lac, 1970; L’été, 1976). Dans Le jockey rouge, on retrouve l’atmosphère de fête qui règne dans les promenades en plein air (1910 Remembered, 1962; L’été de 1914, 1965), les bains de soleil en robe blanche (La plage américaine, 1973) et les grandes tablées estivales (Les noces de juin, 1972). Ainsi, les deux promeneurs au premier plan sur la droite du tableautin donnent le ton à ce bel après-midi léger et ensoleillé.