Dans Les cerises de l’archiduchesse, qui s’inscrit dans la fournée de 1978, année où il se remet à la peinture, Pierre Gauvreau montre une pleine maîtrise de son art pictural. Coups de pinceau expressifs et expansifs, palette audacieuse et vitaminée, exécution alla prima : le tableau obéit à une vision singulière mue par une gestuelle à la fois frénétique et tout en souplesse, en lignes franches. Le trait exubérant, telle une énergie vitale, est manifeste, délibéré, sans repentirs; on recense ici tous les acquis des Automatistes, dans des tonalités mordantes. Les masses dominantes, jaunes et bleues, constituent les assises centrales du tableau autour desquelles bourdonne et frétille un univers végétal.