Au fil d’une carrière qui s’est échelonnée sur plus de quarante ans, Ron Martin a travaillé l’abstraction au corps, avec persistance, fermeté et éloquence. « Au niveau structurel, estime‑t‑il, une approche programmatique de la réalisation d’un ensemble ou d’une série de peintures permet de sonder la résonnance d’une idée en se servant de la convention du format sériel1 ». Peintre épris de rigueur, il affectionne en effet la série et l’arbitraire : la série des Black Paintings, par exemple, qui représente le Canada à la Biennale de Venise en 1978, et l’arbitraire de la contrainte comme vecteur d’extrapolation d’un concept, qu’il s’agisse de quantité de peinture limitée ou temps d’exécution fixe, notamment. D’un corpus à l’autre, l’artiste varie les angles d’approche – monochrome, géométrique, pictural – en restant axé sur la matérialité de la peinture. Martin peint à main nue, au pinceau, au sol, par coulage et grattage, par accumulation ou application directe. Il en résulte une oeuvre résolument gestuelle.
En 2012, Ron Martin a été récompensé par le Prix du Gouverneur général pour les arts visuels et les arts médiatiques. Ses peintures ont parcouru le monde et fait les plus grands musées au pays.