À partir de 1915, et pendant la vingtaine d’années suivantes, Marc-Aurèle Fortin va souvent peindre sur le motif, dans sa région natale de Sainte-Rose, vers Terrebonne ou Saint-Eustache, vers Pont-Viau ou Sainte-Thérèse ; il peint à Montréal, dont il exécute des vues du haut du Mont-Royal ou de l’île Sainte-Hélène, comme dans Montréal vue de l'île Sainte-Hélène, aquarelle éponge peinte vers 1919. L’aquarelle éponge se caractérise par des trouées dans les surfaces peintes qui sont attribuables à la façon dont le papier sèche.
Aquarelliste doué et voyageur infatigable, Fortin parcourt sa région à bicyclette, boîte de couleurs et rouleau de papier comme seuls bagages, en quête des plus beaux points de vue. À cette époque, le jeune homme dans la trentaine fréquente notamment le peintre Clarence Gagnon et le poète Albert Ferland, lesquels souhaitent valoriser le terroir québécois en plaçant les paysages pittoresques de toutes les régions au coeur de leur oeuvre. Ce sont bien les arbres, présence enveloppante et majestueuse qui berce cette aquarelle, que Fortin affectionne par-dessus tout.