Kazuo Nakamura est né à Vancouver, mais ses origines japonaises lui valent d’être interné par le gouvernement du Canada avec sa famille durant la Deuxième Guerre mondiale. À la fin de la guerre, les Nakamura quittent la Colombie-Britannique et recommencent leur vie en Ontario – d’abord à Hamilton, puis à Toronto, où Nakamura s’inscrit à l’école technique. Par la suite, celui-ci se tourne vers les beaux-arts et la peinture et rejoint le Groupe des Onze, groupe d’artistes qu’on décrit comme « une île dans l’océan de l’art canadien » [nous traduisons] lors de sa première exposition à la Roberts Gallery en 1954.
Nakamura se distingue de ses pairs par sa vision méthodique de l’abstraction, ainsi que par la place qu’il accorde à la nature et à la science. « Je crois qu’il y a une sorte de modèle universel et fondamental dans l’art et la nature, affirme-t-il. Les peintres apprennent beaucoup de la science aujourd’hui. En un sens, les scientifiques et les artistes font le même travail. Ce monde de modèles, nous sommes amenés à le découvrir ensemble. » [Nous traduisons.] L’indépendance tranquille de Nakamura nourrit une créativité incommensurable. Nakamura peint dans plusieurs styles à la fois, si bien que ce serait réducteur que d’appréhender son oeuvre selon une trajectoire linéaire, comme on le fait souvent dans le cas d’autres artistes. Le tableau Reflections illustre les thèmes importants qui se dégagent de l’ensemble de l’oeuvre de Nakamura sans égard au style.
Dans cette peinture méditative et puissante fermement ancrée dans la nature, l’artiste escamote les détails ordinaires pour laisser toute la place à l’universel.