Limité à trois couleurs durant toute une décennie, à la fois par défi et par conviction artistique, Serge Lemoyne « s’ouvre [dorénavant] à toutes les couleurs », rapporte Marcel Saint-Pierre, et n’hésite pas à intégrer la peinture métallique, comme dans Triangle jaune, or, jaune, toile datée de 1982. Les séries Théâtre, Rideau et Super-position, puis Intersection, Triangle et Triangulation, toutes réalisées la même année, donnent lieu à de riches variations entre tachisme et abstraction géométrique, entre espace illusionniste et espace perspectiviste. Les coulures dorées et rougeâtres se propagent sur les aplats colorés ainsi qu’à l’extrémité inférieure du tableau afin de laisser une trace de son exécution, une preuve de sa matérialité, une affirmation de sa fulgurance.
Splendide tableau aux tonalités vitaminées et réjouissantes, Triangle jaune, or, jaune est une occasion unique pour le collectionneur aguerri de se procurer une oeuvre du grand Serge Lemoyne.