La violence faite aux femmes et aux marginaux, les horreurs de la guerre et les tragédies de notre époque constituent les sujets principaux de la peinture de Daniel Erban. Livré à forts traits, le geste de l’artiste est net et incisif, sa touche, brutale et directe. Son univers instinctif et primitif déborde de brutalité et de sexualité, rappelant le côté sombre de notre humanité. Irrévérencieuse et sans compromis, son oeuvre n’est toutefois pas dépourvue d’une certaine ironie. À la joliesse mièvre, il a toujours préféré la beauté de la laideur. Ainsi, le tableau My Inner Selves (1995) dépeint-il avec justesse le côté irrépressible et viscéral de la psyché.
Daniel Erban est décédé en 2017. Homme et artiste engagé, il considérait l’art d’aujourd’hui à la fois sans intérêt et irresponsable s’il négligeait la pertinence et la force du discours social. On lui connaît près de deux cents expositions individuelles et nombre de biennales internationales d’estampes. Ses oeuvres figurent dans plusieurs collections privées canadiennes et européennes ainsi que dans les collections publiques du Musée national des beaux-arts du Québec, de la Bibliothèque nationale du Québec, de la Banque d’oeuvres d’art du Canada, de l’Edmonton Art Gallery et de l’Université du Nouveau-Brunswick.